Un an après la publication de notre première lettre, le gouvernement n'a toujours pas agi pour rétablir la sécurité publique dans la communauté de Kanehsatà:ke. L'état de non-droit demeure. En effet, les activités du crime organisé, l'intimidation, l'enfouissement de déchets contaminés (1), et le trafic d'armes et de drogues se poursuivent dans l'impunité la plus totale. Si Québec s'est montré à l'écoute et ouvert au dialogue, le gouvernement fédéral refuse de nous rencontrer.
C'est dans ce contexte que la ministre Patty Hajdu a décidé d'aller de l'avant avec un plan de décontamination du dépotoir de G&R. Ce plan sera réalisé par une firme sans expertise avérée dans le domaine, supervisé par un conseil de bande dont les membres font l'objet d'une enquête par l'unité des crimes financiers de la SQ (2), et ce, alors que les propriétaires du site G&R continuent d'enfouir leurs déchets impunément (3).
Le plan sera exécuté dans un contexte où l'intimidation se poursuit sans contrôle (4), rendant impossible toute consultation de la communauté. Car, en effet, quiconque soulève des questions difficiles s'expose à des représailles de la part de ceux qui sont associés au crime organisé.
Pourtant, comme nous finirons tous et toutes à financer le plan de la Ministre Hajdu, nous méritons des réponses à de nombreuses questions :
Au cours de la dernière année, notre groupe a eu l'occasion d'organiser plusieurs réunions avec le Minsitre québécois responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit. Ce dernier est lucide sur le fait que la décharge de Kanehsatà:ke est le résultat de l'état de non-droit dans la communauté. Le problème de l'emprise du crime organisé nécessite des solutions systémiques à long terme. Et ces solutions exigent la pleine coopération du gouvernement fédéral du Canada, ainsi que le consentement préalable, libre et éclairé de la nation Kanien'kehá:ka.
En l'absence de tout échange avec le cabinet de la ministre Patty Hajdu, nous n'avons d'autre choix que de conclure que cette coopération est refusée pour des raisons politiques et au détriment de notre droit à la sécurité ainsi que de nos droits humains.
Nous appelons toutes les organisations de la société civile Québécoise, tous les politiciens, tous les citoyens du Canada et du Québec, ainsi que les peuples autochtones à dénoncer la politique hypocrite du gouvernement fédéral. Une communauté sans protection policière accueillant tant de groupes violents ne peut être appelée à « résoudre ses propres problèmes » au nom de l'autodétermination autochtone, en particulier lorsque ces problèmes sont enracinés dans le colonialisme canadien et des décennies de politique du gouvernement fédéral.
Notre sécurité n'est pas un « problème » dont on peut se débarrasser par le biais des relations publiques. Nous ne disparaitrons pas. La question qui se pose à la ministre Hajdu est la suivante : préfèrerait-elle s'assoir à la table et discuter avec les gens de Kanehsatà:ke des questions qui touchent nos droits humains, ou bien faire en sorte que le Parti libéral passe les prochaines élections générales au Québec à défendre son bilan lamentable à Kanehsatà:ke ?
Citoyen.nes de Kanehsatà:ke {Anonymes}
Sources :